Le 7 mars 2019, Euromontana a participé à la « Conférence des parties prenantes sur l’économie circulaire de 2019 : exemples de réussite et nouveaux défis » organisée conjointement par la Commission européenne et le Comité Economique et Social européen. Les ateliers de cette année comprenaient une discussion sur le potentiel des villages bio-circulaires pour le développement rural.
Les objectifs de cet atelier participatif étaient d’identifier les opportunités pour les zones rurales dans le développement d’innovations et de définir le rôle des acteurs locaux.
Agriculture circulaire, histoire de réussite
Markus Eerola, un agriculteur finlandais, a présenté le modèle circulaire de sa ferme. La ferme Knehtilä, située à 60 km au nord d’Helsinki, est au cœur d’un système coopératif de production alimentaire fondé sur l’autosuffisance en énergie et en éléments nutritifs, le premier du genre en Finlande. Le projet pilote Palopuro Agroecological Symbiosis a été lancé par Knehtilä Farm, avec le soutien du Ministère finlandais de l’Environnement, de l’Institut des ressources naturelles de Finlande et de l’Université d’Helsinki. Son objectif est de produire des aliments biologiques locaux à partir de bioénergie et de nutriments recyclés. L’ensemble du projet intégré regroupe plusieurs producteurs et transformateurs de produits biologiques, tels que des fermes, une usine, une boulangerie et un poulailler. La symbiose agroécologique de Palopuro ne préserve pas seulement le sol et les ressources, elle a également participé à la revitalisation du village. La ferme Knehtilä a en effet également ajouté une valeur sociale à son projet en se transformant en un véritable lieu de rencontre rural, disponible en tant que scène pour les spectacles artistiques et de marché pour que les agriculteurs locaux puissent vendre leurs produits.
Le projet Horizon2020 uP_running travaille également sur la valorisation de la biomasse dans le secteur agricole. Le projet vise à rassembler des exemples et des bonnes pratiques de gestion de la biomasse. La petite ferme de Vrcek, en Croatie, a crée une centrale électrique au biogaz en 2016 afin de transformer la biomasse en énergie. Basée dans un village rural de 1200 habitants, la centrale emploie actuellement 12 personnes. De plus, Tajana Radic, de la Chambre d’agriculture croate, démontre que l’économie circulaire stimule également la démographie des zones rurales, car le concept semble attirer les jeunes, une opportunité intéressante dans un pays où 59% des agriculteurs ont plus de 50 ans. Elle indique également que l’aventure de l’économie circulaire a commencé en Croatie avec un double défi pour les agriculteurs : d’un côté, la nécessité d’augmenter leurs revenus en ajoutant davantage de valeur à leur production et, d’autre part, la nécessité de gérer les déchets organiques produits sur leurs terres agricoles.
Quelles prochaines étapes pour les villages bio-circulaires ?
Les prises de parole des intervenants et du public ont convergé dans l’idée que des mesures d’incitation pourraient davantage favoriser l’économie circulaire dans les zones rurales que des mesures contraignantes, chaque région devant adapter les initiatives en fonction de ses besoins. La communication entre les parties prenantes, notamment les agriculteurs, les sylviculteurs, les PME et les autorités locales est également un élément clé du succès des projets d’économie circulaire. Olivier Diana, de la DG AGRI, a également rappelé que la nouvelle architecture verte de la PAC post-2020 donnerait aux agriculteurs davantage de possibilités pour développer de telles initiatives. Il ajoute également qu’Horizon Europe constituera une excellente source de ressources pour l’innovation dans ce secteur et que l’approche LEADER ascendante pourrait également être utilisée par les organisations de la société civile.
L’économie circulaire est une réelle opportunité pour les acteurs locaux des zones de montagne afin d’atténuer les conséquences du changement climatique et de maintenir une qualité de vie élevée dans les territoires de montagne, en recréant du lien social et des emplois non délocalisables. Le développement de telles initiatives peut à la fois accroître l’attractivité et la résilience des zones de montagne. Dans le passé, Euromontana a déjà montré comment les principes de l’économie circulaire peuvent être adaptés à l’échelle territoriale avec le concept de « territoires intelligents » et plus précisément, en quoi cela est crucial pour la chaîne d’approvisionnement forestier dans les zones de montagne. Il a par exemple été montré que la réutilisation de la biomasse dans le parc protégé de Sila contribuait à la création d’un cercle vertueux sur les plans économique et environnemental dans la région du parc et à proximité.
Si vous souhaitez en savoir plus, n’hésitez pas à visiter la Plate-forme européenne des parties prenantes de l’économie circulaire, où vous pourrez trouver des bonnes pratiques, des exemples de stratégies d’économie circulaire locales et régionales et réseauter avec des organisations de toute l’Europe.
15 mars 2019