La délégation italienne de la Convention alpine a présenté le 5° rapport sur les changements démographiques dans les Alpes lors d’une conférence à Bruxelles le 10 février 2016.
Globalement, la population résidente totale a augmenté, et l’on observe une incidence accrue de la proportion d’étrangers (souvent combinée à un solde naturel négatif). Mais ces processus n’ont pas suffi à ralentir le vieillissement et le déclin de la population en âge de travailler dans certaines régions. Dans d’autres régions au contraire, le taux de natalité élevé et l’afflux d’étrangers expliquent la jeunesse relative de la population. Tous ces aspects se traduisent par une mosaïque complexe, dans laquelle les grands axes de communication et l’attractivité touristique ont très certainement favorisé et accéléré les phénomènes susmentionnés.
Ce 5° rapport essaye de créer un cadre de connaissances communes basé sur des données comparables et des considérations partagées. Aussi, l’analyse est structurée autour des données démographiques, des situations de l’emploi et de l’éducation et des services fournis à la population.
Certaines bonnes pratiques pour attirer des habitants dans les Alpes sont aussi détaillées : l’une d’entre elles est un exemple (page 107 du rapport) pris de PADIMA (Politiques contre le dépeuplement en zone de montagne), le projet d’INTERREG IV C, coordonné par la Province de Teruel et Euromontana.
De plus, pendant la conférence, les intervenants de haut niveau ont insisté sur la nécessité de maintenir la population dans les régions montagneuses. Afin d’y arriver, Herbert Dorfmann, député européen, vice-président de l’intergroupe RUMRA (zones rurales, de montagnes et isolées) a expliqué que la différence des situations dans les différentes zones peut parfois être expliquée par des raisons politiques plus que géographiques. Ainsi, les décideurs doivent avoir une forte volonté de développer l’attractivité de leurs régions. Il a également souligné le rôle de l’agriculture dans les zones de montagne: même si l’agriculture ne représente pas plus de 10% du PIB dans plusieurs zones de montagne, elle crée un lien à la terre et elle aide à se préparer à d’autres activités, comme le tourisme estival. L’agriculture de montagne doit donc être encouragée.
Paolo Angelini, chef de la délégation italienne de la Convention alpine du Ministère italien de l’environnement, de la terre et de la mer a insisté sur la nécessité de reconnaître le rôle joué par les montagnes dans la fourniture de services écosystémiques. Selon lui, les zones de montagne offrent un grand nombre de services écosystémiques (comme l’approvisionnement en eau ou les forêts) qui bénéficient à des personnes vivant à l’intérieur mais aussi à l’extérieur des zones de montagne. Euromontana travaille actuellement sur la reconnaissance du rôle de l’agriculture et de la foresterie dans la fourniture des services écosystémiques grâce au projet européen d’Horizon 2020, PEGASUS, qui vise développer les bénéfices sociaux, économiques et environnementaux apportés par les terres agricoles et forestières de l’UE en stimulant sur le long terme des améliorations au niveau politique et dans la pratique. Espérons que les résultats de ce projet aideront aussi à mieux récompenser le rôle joué par les agriculteurs de montagne et les propriétaires forestiers et aidera à maintenir l’attractivité des zones de montagne.
16 février 2016