Le Contexte:
En 2002, Nuno Marques, éleveur de bœuf, producteur des céréales, et propriétaire forestier, a lancé un projet sur sa ferme en collaboration avec l’Instituto de Ciências Agrárias e Ambientais Mediterrânicas (ICAAM), les jeunes diplômés, et les services d’irrigation et vétérinaire. L’objectif était de trouver une méthode d’intensification agricole durable pour améliorer l’irrigation, augmenter la fertilité des sols, et contrôler l’érosion. L’équipe souhaitait diminuer l’utilisation de pesticides, herbicides, et d’engrais chimiques, réduire la contamination de l’eau, et augmenter la biodiversité, tout en réduisant l’impact environnemental global de la ferme. Cette année, M. Marques a gagné le prix de l’Organisation Européenne de Propriétaires Fonciers pour la Gestion des Terres et Sols pour son projet “Créer de nouvelles possibilités de gestion des terres et des sols en conditions méditerranéennes (limitations climatiques et pédologiques)”.
La région méditerranée est caractérisée par une saison d’hiver pluvieuse suivie d’une saison d’été sèche. Sa situation météorologique cyclique résulte en l’accumulation d’eau en hiver et une situation de sécheresse en été. Les méthodes d’agriculture largement répandues telles que les méthodes de labour et l’utilisation de pesticides et herbicides, dans ce contexte peuvent résulter en une teneur faible en matière organique du sol, une diminution de la fertilité des sols à cause de l’érosion, et, pendant les mois d’été, une irrigation très chère et qui consume beaucoup d’énergie. Pendant les fortes pluies d’hiver, les engrais chimiques et les nutriments s’écoulent de champs labourés et contribuent à la contamination de l’eau locale et à l’ensablement des fleuves, ce qui à son tour aggrave les inondations. Le transport du fourrage supplémentaire pendant les mois d’été, quand la ferme ne parvient pas à produire assez de fourrage pour les animaux, peut consommer beaucoup d’énergie.
Activité:
Dans ces conditions, communes à diverses régions montagneuses d’Europe, l’objectif de Nuno Marques était de construire un ferme durable adaptée au climat. Pour cela, lui et ses collaborateurs ont combinés connaissances scientifiques de systèmes agricoles et de l’environnement, expériences pratiques, et connaissance des pratiques agricoles sans labour utilisées en Amérique du Sud et ont développé la stratégie suivante :
- Semis des cultures en automne au lieu du printemps pour tirer profit des précipitations naturelles.
- Combinaison de pratiques agricoles sans labour et fourrage irrigué pour faciliter le drainage (irrigation jusqu’en en mai de sorte que les sols puissent se fissurer et que les racines des plantes puissent arriver à la couche de sol où l’eau est naturellement stockée pendant l’été).
- La plantation, l’application de engrais chimique, et la protection de la culture se font à des moments précis afin de pouvoir prolonger la période de pâturage et réduire la demande de fourrage entreposé ou produit hors ferme.
Résultats:
Monsieur Marques a obtenu de très bons résultats avec ces méthodes :
- Les pratiques agricoles sans labour ont augmenté la fertilité et la production du sols et ont diminué l’utilisation d’engrais chimiques.
- Le drainage des champs est plus efficace. Ça signifie que les animaux peuvent aussi pâturer quand la saison de pluie commence.
- Les rendements des céréales d’hiver ont augmentées grâce à la synchronisation de l’application des engrais et des herbicides.
- La quantité et qualité (contenu protéique) du fourrage à augmenter et il est maintenant possible d’élever plus d’animaux. Ce qui signifie plus de fumier (matière organique) pour épandre dans les champs.
- La consommation d’énergie a diminué parce qu’il y avait moins besoin de fourrage hors ferme.
- L’utilisation de pesticides a diminué; moins de pesticides s’écoulent en dehors des champs et contaminent les sources d’eau.
- La diversité des espèces végétales a augmenté. Une plus grande diversité d’espèces permet de protéger la ferme contre les ravageurs et les pertes de récolte.
Les régions de montagne sont confrontées à des conditions agricoles uniques et difficile. La collaboration entre agriculteurs, scientifiques, vétérinaires et experts en irrigation, ainsi que l’adoption de techniques agricoles d’autres régions du monde qui fonctionnent efficacement peuvent aider les fermes à augmenter leur productivité et la qualité de leurs produits et en même temps réduire leur impact environnemental. Les résultats que M. Marques a mis en évidence peuvent être appliqués à d’autres régions qui font face aux inondations, à des variations des précipitations, et à des décennies de méthodes agricoles non durables.
On peut trouver plus d’informations ici.
28 juin 2016