Poliedra est un organisme de conseil créé il y a 25 ans au Politecnico di Milano, en Italie. Réunissant environ 25 chercheurs, les principaux thèmes de travail de Poliedra sont la durabilité, la mobilité, la gouvernance, les systèmes d’aide à la décision, les villes et communautés intelligentes. Nous avons rencontré Gianluca Lentini, chercheur en mobilité durable à Poliedra, pour en savoir plus sur les activités du consortium et mieux comprendre ses liens avec Euromontana.
Euromontana : Pouvez-vous présenter Poliedra ?
Gianluca: « Poliedra est un consortium de recherche, une organisation privée à but non lucratif. Nous travaillons sur le développement durable et plus précisément sur deux thèmes principaux : l’environnement durable et la mobilité durable. De manière générale, notre objectif est de diriger les administrations publiques principalement, mais également d’autres partenaires privés, vers la durabilité. »
Comment travaillez-vous avec ces entités publiques et privées ?
« Nous travaillons en étroite collaboration avec certaines régions italiennes, notamment la Lombardie. Nous travaillons en tant qu’assistance technique auprès de l’autorité environnementale de la région de Lombardie. Dans ce rôle, nous orientons les critères environnementaux vers la durabilité. Nous sommes également impliqués dans plusieurs projets : projets européens, projets régionaux et locaux et nous travaillons comme consultant dans d’autres types de projets avec des entités privées. Notre objectif est de trouver des solutions durables pour les organisations publiques et privées en explorant les possibilités et en formulant des recommandations. Par exemple, sur des projets liés à la mobilité et aux transports, nous explorons des cas de mobilité durable tels que la mobilité électrique et la mobilité partagée. En tant que centre de recherche, nous n’avons pas la compétence pour créer des politiques, mais je suis fier de pouvoir contribuer à les façonner en élaborant des lignes directrices et des recommandations en matière de politiques publiques. »
Comment en êtes-vous arrivés à travailler sur la durabilité dans les zones de montagnes ?
« Nous avons participé à divers projets liés aux zones de montagne. Poliedra a par exemple été consultant dans le projet Alpine Space INTESI, né au sein d’Euromontana. Nous étions l’assistance technique de la région Lombardie dans le projet. En collaboration avec la région, nous avons rédigé les recommandations finales du projet à l’intention des décideurs politiques, en mettant l’accent sur l’amélioration du maillage des services d’intérêt général dans les zones de montagne.
Nous participons également au projet Alpine Space dédié aux villages intelligents. Il est axé sur la mise en œuvre d’une transition intelligente dans les zones de montagne rurales, avec 6 pays et 12 zones test situées dans la région alpine. Notre rôle consiste à évaluer et à noter l’intelligence de ces zones test ; nous avons créé des indicateurs et des objectifs de transition intelligente pour ces territoires, en fonction de leurs priorités spécifiques telles que l’agriculture, la gouvernance intelligente, les transports intelligents, etc. et nous avons créé une méthodologie pour les évaluer. »
Votre travail est en effet étroitement lié aux activités d’Euromontana. Quand Poliedra est-il devenu membre ?
« Poliedra a rejoint Euromontana en 2015 sur ma proposition. Je travaillais avant chez ERSAF et j’étais le représentant d’ERSAF auprès d’Euromontana. Quand je suis arrivé à Poliedra, je leur ai proposé d’adhérer. »
Quelles sont les contributions d’Euromontana au travail de Poliedra ?
« Euromontana a été utile de deux manières. Tout d’abord, être membre d’Euromontana offre de nombreuses occasions de discuter de sujets pouvant être soumis en tant que projets. Quand j’étais par exemple un nouveau membre d’Euromontana, je suis venu à Bruxelles et, avec le conseil du comté de Sogn og Fjordane, nous avons développé l’idée du projet P-IRIS. La question ne m’étant pas venue à l’esprit avant, l’idée du projet est née grâce à Euromontana, comme pour le projet Smart Villages. Deuxièmement, Euromontana a encouragé la coopération entre ses membres italiens, qui se réunissent maintenant une fois par mois pour parvenir à des positions communes. Parfois, les montagnards sont très pessimistes. Il est important de se rappeler que le potentiel est énorme, mais seulement si vous êtes organisés. Euromontana est un puissant outil d’auto-organisation et a des victoires très concrètes à partager avec les autres. »
Télécharger l’interview intégrale de Gianluca Lentini en format PDF.
24 avril 2019