Le 7 février 2018, plus de 120 personnes représentant autorités nationales, institutions européennes, le secteur agricole et forestiers, des universitaires ainsi que des ONG et des groupes de réflexion, se sont réunis à Bruxelles pour contribuer à un débat politique en évolution en Europe, à travers des discussions autour des principaux enseignements et messages du projet PEGASUS.
La conférence finale de PEGASUS a permis aux participants de résumer les résultats de plus de trois années de recherche sur les moyens concrets d’améliorer la fourniture d’avantages environnementaux et sociaux par l’agriculture et la foresterie, et ce que cela signifie pour la politique et la pratique en Europe.
Les recommandations politiques clés du projet Pegasus sont les suivantes :
- Il est nécessaire de modifier radicalement la politique afin d’offrir plus d’avantages environnementaux et sociaux grâce à une nouvelle approche qui devrait placer les gens au centre des préoccupations ;
- Les politiques doivent promouvoir des méthodes de travail coopératives (c’est-à-dire par le biais d’un plus grand nombre de groupes multi-acteurs ou d’actions « collectives ») afin d’accroître l’engagement des agriculteurs et des forestiers ;
- Les institutions doivent renforcer la confiance et intégrer le dialogue avec les parties prenantes à toutes les étapes du cycle politique ;
- Permettre une utilisation plus flexible et plus intégrée du mix politique (policy mix), mieux adapté aux besoins locaux ;
- Intégrer l’utilisation combinée de la facilitation et du renforcement des capacités à d’autres mesures pour qu’elles deviennent la norme plutôt que l’exception.
Les commentaires reçus lors de la conférence finale de la part des participants ont été encourageants. En ouvrant le débat, Tassos Haniotis, responsable de la stratégie et de l’analyse des politiques à la DG AGRI, a reconnu le rôle clé d’avoir des systèmes de conseil agricole suffisamment performants et efficaces dans les États membres pour assurer de meilleurs résultats. Des intervenants de l’événement, Frank Jésus de l’OCDE et Andrea Vettori de la DG ENV ont souligné le potentiel de l’exercice de cartographie réalisé et l’importance des processus sociaux et des communautés locales dans la mise en œuvre des politiques. L’accent mis par le projet sur l’action « collective » a peut-être reçu des commentaires plus mitigés, certains estimant qu’il pourrait être difficile d’intégrer véritablement son utilisation dans tous les domaines politiques ou dans tous les contextes – ce que corrobore l’équipe de projet.
Plus tard, au cours de la table ronde, les intervenants ont, dans l’ensemble, exprimé leur soutien aux leçons de PEGASUS, en les reliant à leurs différentes expériences et domaines d’expertise. Par exemple, Martijn Buijsse, responsable des politiques à l’Initiative européenne pour le développement durable dans l’agriculture, a reconnu que « le capital social est un atout qui peut avoir une réelle valeur économique, en termes de réduction des coûts de transaction ». À travers une série d’études de cas, la Conférence finale de Pegasus a souligné que ces leçons seraient particulièrement pertinentes si la PAC post-2020 évolue vers une nouvelle approche basée sur la performance et les résultats. « Un grand défi à surmonter est l’inertie qui existe dans les institutions, en particulier aux niveaux national et régional, en partie à cause de la peur de l’échec du contrôle », a déclaré James Moran, professeur à l’Institut Galway-Mayo.
« Nous sommes heureux de constater que les résultats du projet ont trouvé un écho auprès des participants présents aujourd’hui », a déclaré Anne Maréchal, chef de projet à l’IEEP. « Les principaux messages de la journée comprennent la nécessité d’accroître l’engagement avec les acteurs sur le terrain, de travailler davantage ensemble et comment les cadres institutionnels, des outils politiques plus flexibles et un soutien accru aux facilitateurs sont essentiels à ce résultat. »
Pour en savoir plus sur les principaux résultats et messages du projet PEGASUS, vous pouvez consulter les briefings du projet ici
21 février 2018