En septembre 2019, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé son souhait de développer une nouvelle vision à long terme pour les zones rurales, qui sera élaborée par la Vice-Présidente pour la Démocratie et la Démographie avec le soutien du Commissaire à l’Agriculture.
Dans ce contexte, l’événement « L’Europe rurale : quel chemin emprunter ? », organisé au Parlement européen le 22 janvier 2020 par le député européen Ciolos, a été l’occasion pour les décideurs politiques de réfléchir à la place des zones rurales dans l’avenir de l’Europe.
Une vision européenne à long terme attendue pour l’Europe rurale
Le député européen Dacian Cioloș, Président de Renew Europe et ancien Commissaire européen à l’Agriculture, a ouvert l’événement en appelant à une meilleure prise en compte des zones rurales dans les politiques européennes, y compris dans la Politique de Cohésion, et a salué l’initiative de la Commission européenne de lancer une Conférence sur le Futur de l’Europe, un débat à utiliser selon lui pour accroître la visibilité des zones rurales.
Présent à l’événement, le nouveau Commissaire à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski, a également partagé le sentiment que la Politique de Cohésion ne fait pas assez pour les zones rurales, où les besoins sont spécifiques en raison de différents problèmes tels que le dépeuplement et le vieillissement de la population. Rappelant que l’UE dispose d’une stratégie à long terme sur des sujets tels que le changement climatique et l’énergie, le Commissaire a justifié la nécessité d’une vision à long terme de l’UE pour les zones rurales – sur laquelle il doit maintenant travailler avec la Vice-Présidente de la Commission européenne en charge de la Démocratie et de la Démographie.
Un appel parlementaire collectif en faveur d’une politique plus intégrée pour le développement territorial des zones rurales
Les députés européens du nouvel intergroupe RUMRA & Smart Villages ont renforcé l’idée qu’il fallait donner plus de visibilité aux zones rurales dans les débats à venir. Franc Bogovič (PPE), co-président de l’intergroupe, a regretté que les zones rurales ne soient pas assez mises à l’agenda européen et qu’elles ne reçoivent qu’une petite partie des fonds européens alors qu’elles font partie de la réponse aux défis actuels, comme le Pacte Vert. A cet égard, le député européen Bogovič a proposé de modifier le paquet de la politique de cohésion 2021-2027 en incluant dans le règlement du FEDER qu’un minimum de « 5 % des ressources du FEDER disponibles au niveau national au titre de l’objectif d’investissement pour l’emploi et la croissance, autres que pour l’assistance technique, sont allouées au développement territorial intégré dans les zones non urbaines présentant des handicaps ou des désavantages naturels, géographiques ou démographiques ou ayant des difficultés d’accès aux services de base ». En outre, pour encourager un développement plus intelligent des zones rurales avec une approche ascendante, le député européen Bogovič a également proposé d’allouer au moins 17,5% de ce montant « aux zones et communautés rurales en tenant compte des dispositions d’un Pacte pour les Villages Intelligents afin de développer des projets tels que les Villages Intelligents ».
Concernant la PAC, Eric Andrieu (S&D), également co-président de l’intergroupe, a ajouté qu’il y a actuellement une dynamique à exploiter avec les discussions sur le Pacte Vert, la PAC post-2020 et le budget européen. « Il ne s’agit pas seulement de savoir combien nous investissons, mais aussi d’investir dans la bonne direction pour les zones rurales », a conclu Martin Hausling, député européen vert membre de l’intergroupe.
Propositions pour une vision holistique du développement territorial des zones rurales
Tous les représentants et les parties prenantes ont convenu de la nécessité de renforcer les synergies entre le deuxième pilier de la PAC et la Politique de Cohésion pour le développement des zones rurales, ainsi que de l’importance des approches ascendantes. Euromontana a salué les réactions des décideurs politiques et les a invités à travailler en étroite collaboration avec la DG REGIO pour créer ces synergies et convaincre ceux qui ne partagent pas déjà les revendications de longue date des organisations rurales, telles que:
- L’utilisation accrue des CLLD
- Un rural proofing renforcé pour toutes les politiques
- Un agenda rural européen répondant aux besoins des zones rurales avec une approche holistique et une prise en compte des besoins spécifiques des territoires à contraintes naturelles
- Une enveloppe des fonds de l’UE dédiée aux zones rurales
- Un guichet unique pour encourager une approche multi-fonds efficace et pour accroître les connaissances et compétences dans les zones rurales