CREAF est l’abréviation de Ecological and Forestry Applications Research Centre, c’est un centre de recherche public indépendant qui mène des recherches dans le domaine de l’écologie des terres. Fondé en 1987 en Catalogne, en Espagne, le CREAF est un consortium formé de deux universités (Universitat Autònoma de Barcelona et l’Université de Barcelone), de l’IRTA, du gouvernement de Catalogne, de l’Institut d’études catalanes et de la CSIC. Son objectif principal est de générer de nouvelles connaissances et de créer des outils innovants dans le domaine de l’écologie des terres, y compris dans les zones de montagne.
En 2016, le CREAF a décidé de rejoindre Euromontana. Nous avons rencontré Bernat Claramunt López, chercheur, pour en savoir plus sur leurs recherches en foresterie et en montagne et leur implication au niveau local et européen.
Euromontana : Pourriez-vous nous expliquer quel est l’objectif du CREAF et quel est votre espoir pour les zones de montagne ?
Bernat: « L’objectif principal du CREAF est de générer de nouvelles connaissances et de créer des outils innovants pour l’écologie des terres. Grâce à notre recherche, nous fournissons des informations précieuses pour la prise de décision en matière de plannification et de gestion environnementale du territoire. Par exemple, nous travaillons sur la façon dont les forêts se régénèrent après un incendie ou comment les changements de paysage affectent la biodiversité. Le centre ne cible pas spécifiquement les zones de montagne dans ses activités de recherche mais beaucoup de nos projets de recherche se déroulent dans des forêts situées principalement dans des zones montagneuses. Par ailleurs, deux chercheurs du CREAF ont fait partie du comité scientifique de l’Observatoire Pyrénéen sur les Changements Climatiques (OPCC) et un chercheur a participé à la rédaction de l’Agenda Stratégique de Recherche « Montagnes pour l’Europe (MRI) ».
Avez-vous un exemple d’outils innovants que vous avez créés et qui pourraient être utilisés dans les zones de montagne ?
« Plusieurs chercheurs du CREAF travaillent sur le développement d’outils informatiques tels que les SIG. SIG signifie Système d’Information Géographique, c’est un système qui permet la consultation et l’analyse d’une grande quantité d’informations sur notre patrimoine naturel. Cet outil pourrait également être utilisé dans les zones de montagne. »
Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre Euromontana en 2016 ?
« Nous avons rejoint le réseau d’Euromontana après les Xème Assises européennes de la montagne, à Bragança, au Portugal, où nous avons rencontré les membres et le réseau. Nous avons été attirés par l’approche d’Euromontana réunissant un large éventail d’acteurs de la montagne. Nous travaillons souvent dans une « bulle scientifique » sans être en contact avec des parties prenantes d’autres secteurs. Nous avons pensé que ce serait un avantage pour les chercheurs du CREAF de travailler plus souvent avec d’autres acteurs européens de la montagne. »
Comment est-ce qu’Euromontana soutient le travail du CREAF ?
« L’objectif du CREAF est de travailler comme un pont entre le monde universitaire, les administrations et la société, en promouvant la sensibilisation et l’échange de connaissances dans le cadre de ses activités, au niveau local, régional et mondial. De cette façon, Euromontana est le réseau européen parfait pour nous. Certains chercheurs du CREAF ont commencé à utiliser la plateforme projets sur le site d’Euromontana pour échanger avec d’autres, trouver de nouveaux partenaires et partager leurs résultats. »
Le CREAF a été impliqué dans la création d’un nouveau réseau pour la recherche européenne sur la montagne appelé NEMOR. Pourriez-vous nous en dire plus à ce sujet ?
NEMOR est le réseau pour la recherche européenne sur la montagne. Il a été créé il y a quelques mois après les changements survenus au sein du MRI (Mountain Research Initiative) qui ne pouvaient plus mener de travail de suivi après la publication du Programme de recherche stratégique. Nous voulions poursuivre la discussion sur la recherche spécifique sur la montagne en Europe et améliorer la recherche. Euromontana, avec Martin Price, a contribué à la création de cette initiative et a accueilli le réseau avec la participation active des chercheurs de la montagne. J’ai pris la tête de l’initiative depuis octobre 2017. Notre plan court est d’essayer de développer des visions stratégiques pour l’avenir et convaincre les décideurs que la recherche dans les zones de montagne peut aider et est fondamentalement importante non seulement pour les zones de montagne mais pour tout le monde.