Le 1er avril 2014, une audition publique sur la mise en œuvre des politiques de l’UE pour l’emploi des jeunes a eu lieu au Comité Economique et Social Européen. Au cours de cet événement, la Commission européenne, des experts nationaux et des représentants de la société civile ont présenté l’étude d’impact conduite par l’Observatoire du Marché du Travail (OMT) du Comité Economique et Social Européen et ils ont partagé leur point de vue sur les nouveaux instruments européens pour combattre le chômage des jeunes.
Une nouvelle série d’instruments européens pour combattre le chômage des jeunes
En avril 2013, la Commission européenne a adopté une nouvelle Garantie pour la jeunesse. Ce nouveau instrument européen lutte contre le chômage des jeunes en proposant à tous les jeunes de moins de 25 ans une offre de qualité dans les 4 mois suivant la fin de leur scolarité ou la perte de leur emploi.
Les États membres développent actuellement leurs plans nationaux pour la mise en œuvre de cette Garantie pour la jeunesse, en prenant en compte les conditions nationales, régionales et locales. Chaque pays détaille comment les différents partenaires (les autorités publiques, les services d’emploi, les institutions d’éducation et de formation, les employeurs, les syndicats) coopéreront pour combattre le chômage des jeunes.
La Garantie pour la jeunesse a une approche fondée sur les résultats et sur une structure à long terme, et elle requiert que l’offre proposée soit de bonne qualité et adaptée aux besoins et à la situation de chaque personne.
Le second nouvel instrument est l’Initiative pour l’emploi des jeunes (IEJ), établi en décembre 2013. Cette IEJ est créé pour les régions le plus touchées par le chômage (par exemple, pour les régions où le taux de chômage des jeunes entre 15 et 24 ans dépasse le taux de 25%) et elle soutient les jeunes sans emploi et ne suivant ni enseignement ni formation qui résident dans ces régions et sont inactifs ou chômeurs. Dans chaque région concernée, l’IEJ sera développée à travers un Programme Opérationnel spécifique ou à travers un axe du Programme Opérationnel du Fonds social européen, mis en œuvre dans cette région. La totalité de l’enveloppe financière pour l’IEJ sera de 3 milliards d’euros pour 2014-2020.
Ces deux nouveaux instruments représentent des opportunités intéressantes pour les zones de montagne, où le pourcentage de chômage des jeunes est parfois important. Ils offrent de nouvelles possibilités pour mettre en place des mesures de soutien spécifiques, dans des zones défavorisées.
Cependant, selon Max Uebe, chef de l’unité « Défis en matière d’emploi sectoriel, emploi des jeunes et entrepreneuriat » de la Commission européenne, les Etats membres doivent être attentifs à la mise en œuvre de la Garantie pour la jeunesse, qui présente certains défis, comme un nombre insuffisant d’offres d’emplois et stages, la difficulté pour toucher les jeunes non registrés ou les possibles améliorations de suivi et d’évaluation de cette Garantie.
Maureen O’Neill, présidente de la section spécialisée « Emploi, affaires sociales, citoyenneté » du Comité Economique et Social Européen, a souligné que les mesures qui ont été adoptées pour combattre le chômage des jeunes doivent être vues comme un investissement : même si ces actions ont besoin de soutien financier, l’inaction serait plus coûteux.
Il est également important de rappeler que les jeunes sont un groupe divers (prêt à l’emploi mais chômeurs, sans expérience, certains sans éducation…), donc les solutions doivent être adaptées aux différentes situations des jeunes (des bonnes infrastructures pour les maisons de l’emploi, des stages, de la formation professionnelle, des emplois subventionnés, des guides pour la motivation, des possibilités pratiques pour compléter la formation initiale…).
De plus, plusieurs partenaires sociaux et des représentants de la société civile, comme Liliane Volozinkis de l’Union européenne de l’artisanat et des petites et moyennes entreprises et Clémentine Moyart du Forum européen de la jeunesse ont expliqué les défis auxquelles les politiques européennes doivent faire face : contribuer à la promotion d’emplois et de stages, mais seulement de bonne qualité ; comprendre les difficultés des jeunes pour leur fournir une solution personnalisée, et impliquer les jeunes dans la conception, le suivi et la mise en œuvre des plans aux niveau européen, national, régional et local.
Inspirez-vous : des bonnes pratiques et des solutions pour votre région
L’étude de l’OMT se concentre sur la mise en œuvre des politiques européennes pour le chômage des jeunes dans six États membres (Autriche, Croatie, Finlande, Grèce, Italie et Slovaquie) et a le but de réunir les positions des partenaires sociaux et de la société civile, de mettre en avant leurs commentaires, idées et recommandations et d’identifier les bonnes pratiques ou difficultés des États membres. Le rapport final de cette étude sera publié début mai 2014.
Des bonnes pratiques et solutions, extraites de cette étude, ont été développées :
Une partie du plan d’action de la jeunesse en Grèce se concentre sur la promotion de l’entrepreneuriat dans les zones rurales. La promotion de l’entrepreneuriat dans ces zones encourage non seulement l’emploi des jeunes mais elle renforce aussi l’économie générale de ces zones et évite leur dépopulation.
En Allemagne et en Autriche, la coopération entre partenaires a été essentielle pour limiter le chômage. Au travers de cette coopération, on peut mieux répondre à la fois aux besoins des jeunes et du marché. Cette coopération est accomplie à travers des accords de stages entre les entreprises et les établissements d’enseignement où des stages obligatoires font partie de l’éducation des jeunes.
Le lien entre le système d’enseignement et les besoins du marché du travail est la clé du succès pour le chômage des jeunes, comme cela a été prouvé dans plusieurs pays comme en Finlande. Les jeunes ont besoin de développer des compétences différentes selon la carrière professionnelle qu’ils veulent poursuivre.
Changer le discours traditionnel sur la formation professionnelle, qui est sous-évaluée. Encore beaucoup de personnes croient que la formation professionnelle n’est pas aussi valorisante que l’université pour avoir un emploi intéressant. La formation professionnelle devrait être revalorisée et les étudiants encouragés à suivre ce cursus.
Un système d’évaluation continue pour assurer que les mesures adoptées sont mises en œuvre correctement et effectivement. Les mesures adoptées pour combattre le chômage des jeunes devraient être suivies pour vérifier qu’elles produisent les résultats espérés.
Les États membres peuvent mettre en œuvre ces bonnes pratiques et ces solutions dans leur lutte contre le chômage des jeunes.
Veuillez cliquer ici pour voir le programme et ici pour voir les présentations de l’audition publique.
15 avril 2014