Le Comité des Régions (CoR) souhaite attirer l’attention de la Commission européenne sur une meilleure mobilité pour tous, y compris dans les régions éloignées. Gordon Keymer, du CoR, va rencontrer la CE début mai et publiera un rapport en juillet qui collectera des bonnes pratiques ainsi qu’un panorama des différentes possibilités de financements européens, ainsi que des suggestions d’actions à prendre au niveau européen.
Afin de préparer cette rencontre avec la CE, Gordon Keymer a organisé une audition publique à Bruxelles le 15 avril 2014 afin de collecter les retours des différentes parties prenantes européennes, qui gèrent des questions de mobilité.
En accord avec le CoR, la mobilité, l’aptitude à se déplacer facilement d’un point à un autre, est le prérequis d’une croissance économique regionale et d’une cohésion territoriale. Elle est vitale pour le marché intérieur et pour la qualité de vie des individus. Néanmoins, un nombre de plus en plus important de régions doivent faire face à des difficultés croissantes pour mettre en place des transports locaux. Les défis à affronter sont notamment des finances publiques contraintes, des attentes des consommateurs en hausse et le changement démographique avec de la dépopulation et une population vieillissante.
Selon les articles 174 et 349 du TFUE (Traité sur le Fonctionnement de l’Union Européenne), cinq types de territoires requièrent une « attention particulière » : les régions frontalières, les régions montagneuses, les régions d’îles, les régions sous-peuplées et les régions périphériques. Mais en ce qui concerne la mobilité, y’a-t-il des efforts particuliers pour ces régions ? Peut-on mieux faire ?
Quatre questions clés ont été discutées pendant cette audition publique. Euromontana a saisi cette opportunité pour présenter les problèmes de mobilité en zones de montagne et partager les résultats découverts avec le projet Move on Green.
1. Est-ce que les politiques européennes liées au transport reflètent une attention spéciale portée à ces régions ?
Il y a une déconnection potentielle entre le Traité et les pratiques lorsqu’il s’agit de mettre en œuvre les programmes de transport. La plupart des financements reste pour les principaux réseaux, sans attention particulière pour les régions ultrapériphériques. Les handicaps des régions ne sont pas suffisamment pris en considération et les zones de montagne souffrent encore souvent de la périphérie. Une attention particulière est souvent donnée aux zones urbaines et le même genre d’attention serait également la bienvenue pour les zones rurales.
2. Quelles mesures devraient être prises pour améliorer la mobilité dans ces régions ?
Deux principaux points ont été discutés :
– Des indicateurs adaptés : les indicateurs d’ESPON ne sont pas toujours adaptés pour prendre en compte la réalité et la diversité des questions de mobilité dans ces régions, ils pourraient donc encore être améliorés. L’approche régionale au niveau NUTS 2 n’est pas toujours la meilleure pour comprendre toutes les particularités au niveau local.
– L’accès à l’information : il est très important de savoir ce qui a été fait dans d’autres régions afin d’être en mesure de transférer des bonnes pratiques dans des régions différentes. Euromontana a présenté les 9 clusters de bonnes pratiques, qui rassemble 51 exemples concrets collectés pendant le projet Move on Green, en tant qu’un bon outil pratique pour avoir des pratiques de mobilité concrètes, facilement transférables dans les régions rurales et de montagnes.
3. Qu’est-ce qui pourrait être fait pour améliorer la mobilité dans les partenariats urbains-ruraux pour avoir une approche plus holistique, multimodale et mieux coordonnée ?
Euromontana a insisté sur l’importance d’encourager la collaboration entre les différentes autorités en charge du transport afin de développer des offres coordonnées et d’éviter les recoupements ou les lacunes. Développer un système de ticket commun, de l’inter modalité, des horaires cohérents entre les différents systèmes de transport nécessitent une bonne et forte coopération entre les différentes autorités en charge du transport.
4. Comment développer un message politique fort autour de la mobilité dans les regions qui ont des difficultés géographiques et démographiques ?
Le CoR pourrait appeler à faire une initiative européenne sur cette question. Afin de développer un message politique fort sur le sujet, les différents représentants européens ont listé les différentes initiatives qui pourraient être prises :
– Former un intergroupe au Parlement européen
– Inclure cette question de mobilité dans le 6° rapport de cohésion
– Eveiller les consciences sur les enjeux de la mobilité dans les zones rurales et de montagnes grâce à des événements spéciaux comme le Semaine de la Mobilité en septembre chaque année ou grâce à une communication européenne
– Développer une action législative.
Euromontana a accueilli favorablement l’initiative du CoR sur la mobilité dans les regions qui ont des difficultés géographiques et démographiques. Euromontana travaille actuellement sur des lignes politiques directrices pour le projet Move on Green qui seront publiées en septembre : ce document permettra d’alimenter la réflexion sur la mobilité durable dans les zones rurales et de montagne.