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Populisme et droits fondamentaux dans les zones périurbaines et rurales

Le Comité Economique et Social Européen (CESE) a organisé le 11 juillet 2019 une audition publique sur le thème « Populisme et droits fondamentaux – zones périurbaines et rurales ». L’audition a porté sur les causes socio-économiques de la montée du populisme dans les zones périurbaines  et rurales et sur les raisons pour lesquelles le populisme est largement soutenu dans ces zones. Les résultats de ces discussions contribueront à l’élaboration de l’avis que le CESE rendra prochainement sur ce sujet.

Selon les recherches, il n’y a pas de perception claire du populisme ni de ses racines socio-économiques dans l’esprit du grand public, alors qu’il y a beaucoup d’idées préconçues. Le populisme a augmenté dans toute l’Europe au cours des dernières années, englobant un mélange de discriminations individuelles (contre le genre, les personnes LGBT, la race, etc.) et des sentiments plus larges renvoyant à des idées anti systémiques, anti-cosmopolites, anti-élite et eurosceptiques. Aux fins du présent avis, le groupe « Diversité Europe » du CESE a commandé une étude qui a élaboré un indice de populisme (disponible ici en anglais, français, allemand, italien et roumain). Cet indice a défini les multiples dimensions du populisme à l’image de l’antiélitisme, l’autoritarisme, la mono-culturalité et l’euroscepticisme. Il a été testé pour l’instant sur des partis sélectionnés en Autriche, en France, en Italie et en Pologne.

Parallèlement, la London School of Economics a cartographié les votes eurosceptiques en Europe entre 2013 et 2018. La carte montre l’ampleur du phénomène, les eurosceptiques représentant 26% de tous les votes de l’UE-28 lors des scrutins nationaux entre 2013 et 2018. Les résultats des élections européennes de 2019, qui ont conduit à la création du groupe « Identité et Démocratie », en sont une nouvelle preuve récente. Ce nouveau groupe nationaliste a obtenu 73 sièges sur 751 au Parlement européen (9,7%, soit une hausse de 3,3 points par rapport à la législature précédente).

En ce qui concerne les racines socio-économiques, les résultats scientifiques montrent que les principaux moteurs du populisme ne sont pas équivalents aux caractéristiques individuelles correspondant aux retraités, à la classe ouvrière, aux personnes blanches, aux personnes à faible revenu, aux ruraux – en d’autres termes, aux « laissés pour compte ». Elles résultent plutôt de la combinaison d’un déclin économique à long terme, d’un éloignement des lieux de pouvoir et d’une offre d’éducation et de formation plus faible sur un territoire, ce qui conduit à un vote de vengeance. La faible densité de population et le manque d’emploi ne s’appliquent qu’en cas d’options anti-européennes extrêmes, tandis que le vieillissement et la migration sont liés à une plus faible proportion de votes anti-européens extrêmes. En fait, les territoires urbains sont plus riches mais sujets à des niveaux d’inégalité plus élevés, de sorte que les votes anti-européens issus de faibles niveaux de revenus y sont en fait plus élevés que dans les zones.

Les représentants de la société civile, les chercheurs et le Comité des Régions ont présenté au cours de l’événement des solutions possibles pour répondre aux préoccupations suscitées par le populisme, liées à la fois au développement économique et au changement culturel. Sur le plan matériel, ils encouragent la poursuite des investissements publics dans les services et en particulier la mobilité dans les zones rurales, ainsi que des subventions plus ciblées pour les petits agriculteurs. D’autre part, ils affirment que le soutien à la mise en réseau et au renforcement des communautés, ainsi que les campagnes d’information et d’éducation aux médias (ciblant les étudiants, les fonctionnaires, les entreprises privées, etc.) doivent également être fournis dans les zones rurales.

L’avis est toujours dans sa version provisoire, le document est disponible ici en croate, anglais, hongrois et suédois. L’avis sera examiné et voté lors de la session plénière du CESE des 30 et 31 octobre 2019. Toutes les présentations de l’événement sont disponibles ici.

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23 juillet 2019

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