Le 14 juin 2021 a eu lieu la conférence « Le pastoralisme : un atout essentiel pour relever les défis de la durabilité dans l’UE et au-delà » organisée par le Comité européen des Régions, avec le soutien d’Euromontana, de Yolda Initiative et du groupe de soutien régional de l’Année Internationale des Parcours et des Eleveurs (IYRP) pour l’Europe.
Le maintien du pastoralisme est essentiel pour atteindre les objectifs de l’UE en matière d’environnement, de climat et de protection de la biodiversité dans le cadre du Green Deal, tout comme pour la cohésion territoriale du Traité de Lisbonne. Plus largement, le pastoralisme contribue à plusieurs des Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies. Cependant, le maintien du pastoralisme est confronté à diverses menaces.
Aussi, la conférence a donné la parole à des décideurs européens, des représentants de la Commission européenne et du Parlement un européen et des organismes de défense du pastoralisme en Europe et au-delà, qui ont identifié lors des trois premières tables rondes les défis du pastoralisme mais aussi mis en avant ses importantes contributions aux trois piliers de la durabilité. Par exemple les prairies peuvent stocker autant de carbone que les forêts denses de montagne, elles contribuent à préserver la biodiversité (comme en Espagne, où 17 espèces d’intérêt communautaire dépendent du pastoralisme), à fournir des services écosystémiques notamment de la fourniture de nourriture et de la vitalité rurale.
Comment soutenir le pastoralisme en Europe et dans le monde ?
Animée par Marie Clotteau, Directrice d’Euromontana, la dernière table ronde de la conférence s’est interrogée sur la manière dont l’Europe et plus globalement la scène internationale peuvent davantage soutenir le maintien des pratiques pastorales durables.
S.E. Mendsaikhan Zagdjav, ministre de l’Alimentation, de l’agriculture et de l’industrie légère du gouvernement de Mongolie est à l’origine de l’initiative visant à désigner 2026 comme l’Année Internationale des Parcours et des Eleveurs. Cette proposition doit être adoptée par la 42e session de la Conférence de la FAO en juin 2021 et sera soumise à la 76e session de l’Assemblée Générale des Nations Unies (AGNU) en septembre 2021. Le Ministre a insisté sur le fait que la Mongolie est un pays enclavé au climat rude ; dans ce pays, la sécurité alimentaire dépend largement des importations de produits alimentaires et du bétail, et l’agriculture est l’un des secteurs les plus importants de l’économie mongole. Selon le Ministre, l’Année Internationale des Parcours et des Eleveurs peut contribuer à plaider pour une gestion durable des pâturages et contribuer à assurer la sécurité alimentaire à l’échelle globale. À l’heure actuelle, leur proposition est déjà soutenue par 81 pays dans le monde.
Rui Martinho, Secrétaire d’État à l’Agriculture et au Développement rural du Portugal, Représentant de la Présidence portugaise du Conseil, a rappelé l’importance du pastoralisme en Europe, où 30 % des terres sont utilisées pour des pratiques pastorales. Toutefois, il a également souligné que le pastoralisme est en danger, avec une réduction de 12 % des zones de pâturage entre 1990 et 2003 (à l’exception de certains pays, comme le Portugal, qui a expérimenté une augmentation de 14 %).
Maria Helena Semedo, Directrice Générale adjointe de la FAO, a rappelé que la FAO a créé Plateforme des Connaissances Pastorales afin de fournir de meilleures données et connaissances sur le pastoralisme et pour offrir pour des solutions reposant sur des preuves. Cependant, Mme Helena Semedo a également souligné que, pour atteindre les objectifs de l’Agenda 2030 de l’ONU, il faut davantage d’actions et de coordination. La Directrice Générale adjointe a donc annoncé le souhait de La FAO d’améliorer les méthodologies et de mettre en place un mécanisme d’interaction avec les pasteurs. Interrogé sur la manière la plus efficace de soutenir l’Année Internationale des Parcours et des Eleveurs, Gregorio Juan Velasco Gil, Coordinateur de la Plateforme de Connaissances Pastorales de la FAO, a invité les participants à se mobiliser et à engager une réflexion sur les besoins des bergers. Il a soutenu que 2026 doit in fine être un outil pour aider les éleveurs, consulter les communautés locales et faire remonter leurs recommandations.
En conclusion de cette conférence, Juanan Gutiérrez, Président d’Euromontana, a invité tous les acteurs et participants à continuer la mobilisation pour désigner 2026 comme l’Année Internationale des Parcours et des Eleveurs, première étape avant de travailler conjointement sur la résilience, le changement climatique, les services écosystémiques, la production durable du bétail, l’innovation avec l’ensemble des acteurs pastoraux, y compris les jeunes et les femmes.
Le Président d’Euromontana a une nouvelle fois souligné la contribution remarquable du pastoralisme pour la préservation de la biodiversité, des paysages, des cultures locales, de communautés rurales dynamiques mais aussi pour la production de produits agricoles de qualité. Il a donc appelé les Etats membres à mettre en œuvre des mécanismes de soutien adéquats au pastoralisme dans le cadre de la nouvelle Politique Agricole Commune au travers des plans nationaux de la PAC. Enfin, il a invité la Commission européenne a adopté un Plan d’Action européen pour le Pastoralisme qui, dans la droite lignée de la Vision à Long Terme pour les Zones Rurales et du Green Deal, devrait proposer des mesures concrètes pour favoriser le maintien des pratiques durables et extensive qui sont intrinsèques au pastoralisme.
Pour plus d’informations, vous pouvez aussi consulter le communiqué de presse du Comité européen des Régions ainsi que les présentations de l’événement.
16 juin 2021