Mis en danger par les orientations prises par les institutions européennes sur la mention de qualité facultative produits de montagne, les professionnels de la filière porc montagne française ont organisé le 15 novembre 2013 une conférence de presse visant à alerter les médias sur la situation.
La conférence a donné lieu à une large reprise médiatique des inquiétudes des acteurs de la filière, qui représentent 800 exploitations, 700 000 porcs charcutiers, 5 abattoirs, 110 million d’euros de chiffres d’affaires annuel et 1500 emplois. Les pouvoirs publics français ont investi dans les 5 dernières années quelques 5 000 000€ dans la structuration de la filière qui rencontre aujourd’hui un intérêt croissant des distributeurs. La marque collective « porc origine montagne » lancée en janvier 2013 est en plein essor et les contrats sont en train d’être signés avec différentes enseignes.
Les discussions sont toujours en cours entre les autorités nationales françaises et la Commission européenne sur l’adaptation des exigences concernant l’origine montagne des aliments pour animaux donnés aux porcs. La Commission européenne qui proposait d’appliquer strictement la règle prévue par le règlement européen d’une alimentation essentiellement montagne (50%) aurait déjà évolué en acceptant d’introduire une dérogation tenant compte des difficultés de produire ces aliments en montagne et autorisant à avoir seulement 30% d’aliment venant de la montagne pour les non-ruminants, selon des déclarations du Commissaire Ciolos lors d’un voyage dans le Lot. En-deça, la Commission estime que le consommateur est trompé.
Les producteurs de porc de montagne expliquent que les céréales de montagne ne sont pas disponibles en quantité suffisante pour répondre à cette exigence. Il faudrait en effet 71 hectares de céréales en moyenne pour qu’un élevage de porcs puisse répondre à l’exigence des 50%. Les éleveurs de porcs de montagne en ont tout au plus 20. Ils arguent de plus que les consommateurs interrogés dans le cadre des enquêtes de développement de la marque n’ont jamais évoqué la question de l’alimentation. Leur intérêt se porte en effet en majorité sur le soutien à des élevages à taille humaine et importants pour une économie locale montagnarde qui mérite d’être soutenue.
6 décembre 2013