La Fondation espagnole « Caja de Burgos » a initié avec le Conseil Provincial de Burgos une formation forestière pour les chômeurs ruraux de la province. Le cours visait à répondre aux besoins éducatifs de la population locale sans emploi en offrant des formations de groupe. Il a également soutenu l’entreprenariat rural tout en promouvant la sylviculture durable, l’économie circulaire et la protection de la biodiversité.
Bien que le taux de chômage dans la province de Burgos – 8,70 % en 2017 – soit inférieur de 10 points à la moyenne nationale en Espagne, les zones rurales de la Province souffrent d’un manque de possibilités de formation et d’emploi. En conséquence, de nombreux jeunes ont décidé de chercher un emploi dans les grandes villes, ce qui a amplifié le dépeuplement rural. Pour relever ce défi, Caja de Burgos, une fondation locale axée sur le développement social et économique, et le Conseil Provincial de Burgos ont développé trois formations différentes dont une dans le secteur forestier.
1. Combattre le chômage rural par la formation
Pour lutter contre le chômage dans la province, Caja de Burgos et le Conseil Provincial de Burgos ont conçu en 2017 des formations pour fournir des compétences clés aux demandeurs d’emploi. 3 modules répondant à différents besoins ont été créés :
- Une formation sur les compétences personnelles et l’intelligence émotionnelle pour permettre aux chercheurs d’emploi d’acquérir des compétences interpersonnelles et de développer leur confiance en soi,
- Une formation à la recherche d’emploi et à l’informatique pour les aider à rédiger leur candidature, à pratiquer leur anglais et à se préparer pour d’éventuels entretiens d’embauche,
- Une formation pratique sur la foresterie et la protection de la biodiversité.
Impliquer les acteurs locaux dans le financement et l’organisation du programme du formation
Les modules de formation sont une initiative lancée conjointement par Caja de Burgos et le Conseil Provincial de Burgos. Les deux organisations ont financé la formation à parts égales avec une enveloppe de 15.000 euros chacune. Le budget total de 30 000 euros a financé les trois cours susmentionnés.
La Caja de Burgos et le Conseil Provincial de Burgos ont également défini conjointement le public cible de ces modules de formation. Ensemble, ils ont décidé de donner la priorité aux chômeurs de longue durée et aux personnes socialement exclues, ainsi que de mettre l’accent sur les femmes et les jeunes de moins de 35 ans. De plus, les municipalités de moins de 20.000 habitants, où le taux de chômage était le plus élevé de la région, ont été choisies pour accueillir ces formations. Huerta del Rey, Salas de los Infantes et Quintanar de la Sierra, par exemple, ont été désignées en fonction de ces critères.
Concrètement, Caja de Burgos s’est chargée de l’organisation et de la diffusion des trois formations, avec des groupes ne dépassant pas 15 personnes pour assurer une approche participative. Les parties théoriques de la formation ont été organisées dans les Centres d’Action Sociale de chaque municipalité d’accueil. Les Centres d’Action Sociale des zones montagneuses de la Province se sont montrés particulièrement intéressés pour accueillir la formation sur la sylviculture, les entreprises et administrations forestières ayant déjà exprimé leurs besoins en matière d’emploi. Ces centres étaient également chargés d’identifier les participants potentiels dans leur municipalité.
D’autres acteurs ont également été impliqués, comme le CRECE, une entreprise locale du secteur forestier. Grâce à leur expertise professionnelle, ils ont participé à la conception et à l’animation des parties théoriques et pratiques de la formation forestière, tandis que la dimension environnementale était assurée par Caja de Burgos.
Ces cours sont un bel exemple de collaboration entre secteurs public et privé au niveau local. En unissant leurs ressources, leur expertise et leur expérience, les organisations impliquées ont réussi à mettre en commun leurs forces pour mieux lutter contre le chômage dans les zones rurales et montagneuses de la Province.
Une formation pour encourager l’emploi dans le secteur sylvicole dans les zones de montagne
Intitulé « le secteur forestier pour la promotion de la biodiversité », cette formation visait à fournir des connaissances techniques et pratiques aux demandeurs d’emploi intéressés par la gestion durable des forêts. L’objectif était d’aller au-delà des compétences de recherche d’emploi en proposant une formation dans un secteur à forte demande de main-d’œuvre. Un tel parcours présente un intérêt particulier dans une zone montagneuse car il tire parti des ressources endogènes du territoire. Outre la sylviculture, la formation portait également sur la protection de la biodiversité, considérée comme un atout professionnel dans le secteur forestier.
L’objectif principal du cours était de fournir toutes les connaissances et compétences techniques nécessaires pour une gestion efficace et durable des forêts. Un autre objectif était également d’encourager une vision plus large de la gestion forestière, en fournissant aux participants des connaissances sur la protection de la biodiversité et la prévention des risques.
En pratique, le cours comprenait 36 heures de formation, dont 75% sur le terrain avec des exercices pratiques. Le format concret du cours a permis aux participants d’appliquer les connaissances théoriques sur l’utilisation des machines, l’identification des arbustes et des arbres intéressants et même la construction de nids et de refuges pour les espèces locales. Les enseignants, de leur côté, étaient des experts de la protection de la biodiversité, de la gestion des forêts, de l’identification des espèces avec non seulement de solides connaissances théoriques mais aussi une longue expérience pratique de l’enseignement.
2. Résultats et bénéfices
Une employabilité accrue
Au total, plus de 300 personnes ont bénéficié de l’une des 27 sessions de formation des trois modules organisés dans la Province en 2017-2018. Plus précisément, 78 personnes ont participé à la formation sur la sylviculture, dont environ 30% de femmes.
La formation « Le secteur forestier pour la promotion de la biodiversité » a été évalué par les participants à la fin de chaque session et un taux de satisfaction de 4,5 sur 5 a été attribué. Le cours a été reconnu comme un véritable accélérateur pour les chômeurs dans leur recherche d’emploi dans ce secteur. Bien qu’il n’existe pas de données officielles sur l’intégration professionnelle future des participants, les organisateurs témoignent que certains bénéficiaires ont déjà trouvé un nouveau poste. Le Centre d’Action Sociale de la Province de Burgos a également évalué le cours, déclarant qu’il a amélioré l’employabilité des participants dans au moins 25% des cas.
Bénéfices globaux dans un contexte montagneux
Le programme de formation combine des solutions aux différents défis de la Province de Burgos. Les trois cours offrent des compétences importantes pour soutenir les chômeurs ruraux de la région. En proposant une assistance informatique, des modules linguistiques et des formations de développement personnel, le programme offre les compétences de base requises sur le marché du travail. D’autre part, le cours sur la foresterie et la biodiversité est l’occasion d’acquérir des connaissances professionnelles, davantage tournées sur le contenu, pour un secteur où la demande de main-d’œuvre est élevée.
En mettant l’accent sur la jeunesse, Caja de Burgos et le Conseil Provincial de Burgos entendent également mettre un terme au cercle vicieux du dépeuplement. Pour répondre à ce défi, « il est crucial de promouvoir le développement d’emploi » a récemment exprimé Ricardo Pizarro Villanueva, Directeur de la Société pour le Développement de la Province de Burgos, dans son interview avec Euromontana. La création d’une activité économique dans les zones rurales montagneuses autour de Burgos est considérée comme un outil essentiel pour générer un effet boule de neige et renforcer l’attractivité de la région.
En outre, la formation sylviculture encourage la protection de la biodiversité, avec une connaissance de base des habitats des espèces locales. Le programme promeut également la gestion durable des forêts, qui est essentielle non seulement pour l’environnement, mais aussi pour la réduction des risques dans les zones de montagne. Une bonne connaissance des variétés locales et des variétés envahissantes, par exemple, contribue à la réduction des incendies de forêt. Ce fléau est aggravé par le dépeuplement – les habitants abandonnant leurs terres dans les zones de montagne, l’on constate une augmentation visible de la couverture forestière. Outre l’agriculture, le secteur sylvicole est la pierre angulaire de la lutte contre les feux de forêt. Ainsi, cette formation offre un panel complet de solutions et relie avec succès les questions d’emploi, de dépeuplement, d’environnement et de paysage.
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5 juillet 2019