Le 12 avril 2018, la Représentation de l’État allemand de Saxe-Anhalt auprès de l’Union européenne et son Ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Énergie ont organisé une conférence à Bruxelles sur le thème des grands prédateurs et de comment réussir leur réintégration dans un paysage cultivé moderne. Depuis une vingtaine d’années, le loup colonise à nouveau l’Allemagne et d’autres pays européens. Selon les organisateurs de l’événement, cela entraîne souvent des problèmes lorsque les humains et les prédateurs cohabitent dans les paysages cultivés européens, souvent densément peuplés. L’objectif de cet événement était donc de partager et de discuter des expériences actuelles dans diverses régions allemandes et polonaises concernant les mesures de coexistence (la protection des troupeaux par exemple) et le soutien financier disponible (pour plus d’informations, veuillez trouver ici l’agenda de l’événement).
Le ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Energie de l’État de Saxe-Anhalt a récemment élaboré un plan de gestion du loup avec des directives pour le suivi et la gestion de la population de loups en lien avec les dommages, des instructions concernant la protection des troupeaux, des informations sur le moment et sur la manière dont le Centre de Compétence du Loup a été autorisé à abattre les loups à comportement agressif et problématique. Le Land de Saxe-Anhalt a également introduit une procédure de notification à la Commission européenne en vue de l’octroi d’aides d’État afin de permettre un soutien financier supplémentaire.
Ce nouveau plan de gestion du loup a été publié au moment où de nouvelles propositions sur le loup sont actuellement débattues au Parlement fédéral allemand.
Pendant l’événement, la situation des loups dans l’État de Saxe-Anhalt et en Pologne a été décrite. Lors de la campagne de suivi 2016-2017, il y avait 16 meutes de loups et 13 zones de présence dans l’État de Saxe-Anhalt. Deux loups ont été tués : un en 1996 et un autre en 2016, et aucune attaque contre les humains n’a été enregistrée, seulement contre les chiens et le bétail.
En Pologne, la population de loups est plus importante qu’en Allemagne. Néanmoins, il y a un manque de suivi commun et harmonisé dans toutes les régions polonaises. Comme il y a actuellement un problème de double comptage dans les zones transfrontalières de Pologne et d’Allemagne, Krzysztof Główczyński, directeur de la réserve naturelle « Welski Lidzbark » dans la province de Varmia-Mazuria, a exprimé le besoin d’un suivi transfrontalier commune. Dans sa région, le nombre de moutons tués par les loups est faible, le total des coûts des dommages s’élevant à un total d’environ 2,000€. Les permis de tuer sont une mesure très rare en Pologne, cette mesure ayant été appliquée 8 fois au cours des dernières années, mais le braconnage illégal reste important.
Nicola Notaro, chef de l’unité « Protection de la nature » de la DG Environnement, Commission européenne, a rappelé à l’audience que le Parlement européen et le Comité des régions ont largement débattu la question des grands carnivores récemment, notamment lors de réunions et dans de nouveau rapports publiés. La prochaine mise à jour sur la conservation des espèces pour la Directive Habitat, qui a lieu tous les 6 ans, est prévue en 2019. Selon Nicola Notaro, le changement d’annexe de l’annexe 4 (protection stricte) à l’annexe 5 (maintien dans un état de conservation favorable) de cette Directive n’entraînerait pas beaucoup de changements pour les questions de gestion du loup. En effet, les États membres sont toujours requis de maintenir un bon niveau de conservation pour les quatre grands carnivores et, dans les cas où il n’y a pas d’autre solution que de tuer les individus problématiques, les États membres peuvent déjà appliquer cette possibilité, même lorsque les espèces figurent à l’annexe 4. Le représentant de la Commission a souligné l’importance cruciale de la communication et de l’éducation pour résoudre le problème de la cohabitation, notamment par le biais de la plateforme des grands carnivores de l’UE. Il a aussi expliqué que la Commission travaille actuellement à la mise à jour des lignes directrices pour les espèces protégées dans le plan d’action de l’UE pour la Nature et que la somme disponible pour les projets Life sur la conservation a augmenté.
4 mai 2018