Pendant la Semaine Européenne des Régions et des Villes, le 10 octobre 2019, une session a été organisée par la DG AEC (Education, Jeunesse, Sport et Culture) et ESPON, pour aider à comprendre l’impact économique du patrimoine culturel matériel.
Cette session visait à reprendre le travail effectué par ESPON au cours de l’année écoulée sur le projet de recherche HERITAGE (Le patrimoine culturel matériel comme ressource stratégique de développement territorial : Cartographie des impacts à travers un ensemble d’indicateurs socio-économiques européens communs). Achevé en juillet 2019, le projet HERITAGE a produit un rapport soulignant les bénéfices économiques du patrimoine culturel matériel dans différents pays, y compris des pays de montagne comme la Norvège, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie et l’Autriche. Les sites étudiés comprennent tous les sites ayant une valeur patrimoniale reconnue, qu’ils soient ou non juridiquement protégés par des cadres juridiques nationaux ou internationaux.
Les principaux résultats de l’étude montrent un impact économique important du patrimoine culturel matériel sur différents secteurs, tels que le tourisme et le bâtiment. Dans les pays étudiés, le patrimoine culturel matériel représenterait par exemple 2,1% de l’emploi total et 1% du chiffre d’affaires économique total.
Au sein de ces statistiques, il existe bien sûr des écarts entre les pays. Le secteur du tourisme en est un exemple intéressant, avec l’attractivité d’une région dépendant de la réputation des sites culturels. En Italie et en Autriche, respectivement 42% et 18% du chiffre d’affaires économique total du secteur du tourisme est lié aux sites du patrimoine culturel du pays. Si le taux est plus faible dans d’autres pays comme la Roumanie et la Slovénie, les bénéfices économiques du patrimoine culturel sur le secteur du tourisme augmentent constamment.
Le projet HERITAGE d’ESPON fournit des données intéressantes qui peuvent aider à gérer durablement le patrimoine culturel matériel dans les zones montagneuses, en particulier là où ces sites attirent un grand nombre de touristes et pourraient conduire à une pratique touristique excessive. Les chercheurs ont toutefois souligné la difficulté d’évaluer les impacts du patrimoine culturel matériel sur d’autres secteurs économiques, qui auraient pu être d’un grand intérêt pour les régions de montagne, comme l’artisanat.
La Commission européenne a également présenté le cadre européen d’action pour le patrimoine culturel et rappelé le succès de l’Année Européenne du Patrimoine Culturel en 2018, avec plus de 37 pays impliqués et 14.000 événements labellisés. Pendant l’Année Européenne du Patrimoine Culturel, Euromontana a organisé en septembre 2018 les XIème Assises Européennes de la Montagne à Vatra Dornei, Roumanie. Pour clore cet événement biannuel, les participants ont signé une déclaration appelant à une meilleure reconnaissance du patrimoine culturel et naturel de la montagne, un patrimoine non délocalisable, ancré dans l’identité montagnarde et qui contribue fortement à l’attractivité et au potentiel d’innovation des territoires de montagne.
Le patrimoine culturel et naturel est un enjeu crucial dans les zones de montagne, non seulement en raison des retombées économiques, mais aussi pour la préservation des paysages naturels et des savoir-faire traditionnels. Pour des exemples inspirants sur la façon de mettre en valeur le patrimoine culturel des montagnes, veuillez consulter le livret de bonnes pratiques d’Euromontana. Vous pouvez également en apprendre davantage sur l’initiative récemment lancée, visant à inscrire la transhumance sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.
6 novembre 2019