L’ADVID (Association pour le Développement de la Viticulture dans la Région du Douro) est une organisation à but non lucratif créée en 1982 au Portugal pour contribuer à la modernisation de la viticulture et promouvoir la qualité de la production viticole dans la région. En 2016, l’organisation est devenue une association nationale, étendant son champ d’action au niveau national portugais. Pour mieux comprendre les objectifs et les activités de l’association, nous avons rencontré Rosa Amador, Directrice de l’ADVID.
Euromontana : Pouvez-vous nous présenter brièvement ADVID ?
Rosa : « L’Association pour le Développement de la Viticulture dans la Région du Douro – ADVID – compte 179 membres, dont 90% sont des entreprises viticoles, 6% des fournisseurs et 4% des organismes de recherche. Notre mission est de promouvoir le développement durable de la viticulture au Portugal. Pour ce faire, nous encourageons les investissements dans la recherche et l’innovation dans le secteur et nous diffusons des savoirs ; nous créons également des services de soutien aux entreprises en fonction des besoins du secteur et travaillons à l’attractivité de la viticulture pour les investissements privés et publics ».
Quels sont les défis spécifiques de la viticulture dans la région du Douro ?
« La région du Douro compte 45 000 ha de vignobles et est l’une des plus grandes régions viticoles de montagne du monde. Les vignes sont situées sur des pentes très variables, 45% des vignes sont installées sur des pentes variant de 15 à 30%, 40% sur des pentes raides (30 à 45%) et 15% sur des pentes très raides (plus de 45%). Les pentes sont un handicap, affectant les revenus des agriculteurs et des viticulteurs, augmentant le travail humain et mécanique ainsi que les conditions climatiques plus incertaines.
Outre les contraintes naturelles de cette région montagneuse, la viticulture est confrontée à différents défis tels que le changement climatique et les questions de santé et d’alimentation. De plus, dans la région du Douro, nous faisons face à un manque de main d’œuvre dans le secteur. »
Comment soutenez-vous vos membres dans leur transition vers une viticulture plus durable ?
« Nous fournissons une assistance technique sur le terrain, notamment en matière de méthodes de production durable. Nous soutenons également nos membres dans leur implication dans des projets de recherche et d’innovation nationaux, européens ou internationaux. Bien entendu, nous jouons également un rôle important dans la diffusion des connaissances par le biais de bulletins d’information et de manuels et grâce à l’organisation d’ateliers, de journées portes ouvertes et de visites d’étude dans d’autres exploitations européennes, pour échanger des expériences et encourager l’innovation dans le secteur du vin. »
Quand l’ADVID a-t-elle rejoint Euromontana ? Quelle est la valeur ajoutée de notre réseau pour votre association ?
« L’ADVID a rejoint Euromontana en 2014. Notre adhésion à Euromontana découle d’une philosophie commune. En plus des activités de mise en réseau, Euromontana nous donne la possibilité de contribuer à l’élaboration de politiques prenant compte les spécificités de la production viticole dans le Douro – une zone de montagne classée patrimoine mondial depuis 2001 par l’UNESCO pour ses paysages culturels.
Euromontana est une force motrice à Bruxelles pour créer une différenciation positive pour les régions périphériques, en particulier les régions de montagne. Les contraintes naturelles auxquelles sont confrontés les viticulteurs doivent par exemple être reconnues par des mesures de soutien spécifiques afin d’assurer une égalité des chances sur le marché mondial. »
Via vos activités spécifiques, que pensez-vous pouvoir apporter aux autres membres ?
« L’ADVID aide à la reconnaissance des besoins spécifiques des cultures permanentes en agriculture de montagne. Nos expériences peuvent être partagées avec des secteurs similaires tels que l’agroforesterie, avec lesquels nous avons des points communs.
Les zones de montagne préservent la diversité. Cette richesse peut être préservée par la conservation, mais elle doit aussi être soutenue par une approche qui favorise une activité économique durable tout en respectant l’environnement.»
Télécharger l’interview intégrale de Rosa Amador en format PDF.
19 novembre 2019