Les femmes (en montagne) font-elles du vélo ?
Le 28 août, Euromontana a co-organisé la projection d’un film et un débat sur la mobilité verte et le tourisme à vélo en montagne. Au cœur de la discussion, la façon dont les fonds de la politique de cohésion et l’UE nouvelle génération peuvent soutenir la mobilité alternative en montagne.
La mobilité à vélo : une tendance croissante et positive pour les territoires
Le cyclotourisme, et plus largement la mobilité à vélo, a connu un essor fulgurant en Europe, notamment depuis la pandémie de COVID-19. Par exemple, en Italie, environ 90% des opérateurs touristiques prévoient une augmentation de leurs revenus en raison d’une présence accrue de voyageurs à vélo. En outre, une étude de Legambiente estime que le tourisme à vélo profite aux territoires. En effet, un visiteur à vélo dépense en moyenne 75 euros pour l’hébergement, les restaurants, la nourriture et le vin locaux, et il a tendance à visiter des zones plus rurales et reculées pour profiter pleinement des paysages, des traditions locales et du patrimoine naturel et culturel.
Un événement sur la mobilité à vélo en montagne, pour les touristes et les habitants
Le 28 août, Euromontana a co-organisé un événement avec l’association FosdiNuovo dans le petit village de montagne de Fosdinovo, en Italie. L’objectif de l’événement était de discuter du tourisme à vélo et de la mobilité à vélo dans les zones de montagne, considérés comme des leviers de développement économique et d’amélioration des options de mobilité dans ces territoires.
Pour commencer, un docu-film provocateur « Women don’t cycle » a été projeté sur la place principale du village. Le film racontait l’histoire de la citoyenne belge Manon qui a fait environ 13 000 de Belgique à Tokyo à vélo. Passant par des paysages merveilleux, dont un sommet de 4500 mètres en Asie centrale, Manon a interviewé des femmes qui utilisent le vélo dans leur vie quotidienne à travers l’Europe, le Moyen-Orient et l’Asie centrale, et a réfléchi sur le vélo à travers le prisme du genre.
Elle a ensuite suivi le récit d’un autre voyage à vélo effectué par Carla Lostrangio, Euromontana, et Caterina Dada, FosdiNuovo, de la Belgique à l’Italie, en passant par les Alpes. Les conférencières ont mis en commun leur expérience pour discuter de certains points forts du docu-film. Plusieurs sujets ont été abordés, du tourisme à vélo dans une perspective de genre aux raisons de la mobilité verte en montagne, en passant par la manière d’encourager la mobilité à vélo pour les touristes et les résidents et ses avantages socio-économiques pour les zones de montagne.
Au cours de l’événement, Carla Lostrangio a souligné que la mobilité à vélo ne devrait pas être améliorée uniquement dans les plaines. Les zones de montagne peuvent tirer profit du tourisme à vélo, qui s’est révélé être une tendance croissante du marché dans ces zones. En outre, elle a souligné que le vélo pourrait devenir une option complémentaire aux transports publics et à la mobilité automobile, en particulier dans les zones de montagne proches des pôles urbains. Cette transition peut permettre aux citoyens des zones de montagne de mieux se connecter à leur travail, leurs écoles, leurs amis, etc. et de réduire leur empreinte carbone.
Focus sur la politique de cohésion : partage des bonnes pratiques et examen des fonds disponibles
Au cours de l’événement, Carla Lostrangio a présenté quelques exemples de la manière dont la mobilité à vélo peut être améliorée dans les zones de montagne, recueillis dans le cadre du projet Montana174. Par exemple, elle a parlé du projet Interreg POCTEFA BICIMUGI qui relie les territoires ruraux et de montagne dans les Pyrénées franco-espagnoles le long de l’Eurovelo 3. Ce projet a notamment contribué à créer des anneaux secondaires dans l’infrastructure cyclable pour relier l’Eurovelo 3 aux villages environnants.
Carla Lostrangio a également insisté sur l’importance d’utiliser les fonds de la politique de cohésion et de l’UE nouvelle génération pour investir davantage dans les infrastructures cyclables et les vélos électriques pour les résidents des zones de montagne. Pour la période 2021-2027, la politique de cohésion vise spécifiquement un comportement plus écologique via l’objectif politique « Une Europe plus verte », comme l’expliquent les fiches d’information de Montana174.