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La WAB, une université rurale gratuite pour la transition vers le numérique

Basée à Bergerac, en France, la WAB est une université gratuite spécialisée dans les formations digitales courtes. L’objectif de cette entreprise coopérative est de donner accès à la technologie numérique à tous, et en particulier aux personnes vulnérables telles que les jeunes qui quittent prématurément le système éducatif ou les chômeurs, ainsi que les entreprises rurales.

A.     Pourquoi la WAB?

Le fondateur de la WAB est un Français, Alban Brettes, qui a quitté sa ville natale de Bergerac, France, pour aller étudier à la grande ville (Bordeaux en l’occurrence) et ensuite travailler à l’étranger pendant quelques années. Si cette histoire vous semble déjà familière, c’est probablement parce que la tendance au dépeuplement est l’un des problèmes ruraux le plus discuté actuellement parmi les acteurs locaux et les représentants ruraux.

Lors de ses visites dans sa famille, Alban a d’abord remarqué que ses camarades de classe du lycée ne trouvaient pas de travail à Bergerac et déménageaient à Bordeaux ou ailleurs, et que la politique municipale se concentrait sur la création de grands centres commerciaux périurbains – mais que le centre-ville devenait vide en conséquence. La deuxième observation qu’il a faite était que les PME locales luttaient pour s’intégrer dans le monde numérique. En effet, 25% des PME de Bergerac emploient 10 personnes ou moins avec de très faibles compétences en culture numérique, c’est-à-dire pas de formation en conception web, gestion des réseaux sociaux, graphisme, etc. et donc ces tâches sont souvent sous-traitées.

C’est alors qu’il a créé la WAB en 2016, en tant que solution locale pour offrir des options de formation gratuite aux chômeurs ou aux jeunes en décrochage, ainsi que pour mettre les compétences de la force de travail locale en adéquation avec les besoins des entreprises locales.

B.     Quels sont les quatre piliers de développement de la WAB ?

La WAB s’articule autour de quatre piliers distincts :

  1. Deux formations numériques distinctes d’une durée de 7 mois (700 heures de cours et 168 heures d’apprentissage en entreprise). Ces cours sont totalement gratuits et ne nécessitent aucun prérequis en termes de diplômes (pas même le baccalauréat) bien qu’ils soient reconnus au niveau national une fois terminés. Le public cible est les demandeurs d’emploi, les jeunes sans qualification, les femmes et les habitants des quartiers prioritaires. La sélection des étudiants se fait à l’aide d’un test d’entrée basé sur la motivation.
  2. Des formations courtes pour les petites entreprises (1-10 jours) pour se mettre à jour sur la conception web, le marketing web, les campagnes d’e-mailing, la gestion des pages Facebook, Google Analytics, etc. Les entreprises paient pour ces formations. Les salariés peuvent utiliser leurs droits à la formation professionnelle pour suivre ces formations.
  3. Création d’une « alliance d’employeurs ». L’intégration des d’un salarié avec des compétences numériques dans une entreprise peut s’avérer trop lourde en termes de coûts ou de travail administratif. L’alliance des employeurs permet de partager les compétences numériques et donc de réduire les coûts de recrutement notamment tout en bénéficiant des profils numériques requis par une entreprise.
  4. Espace de travail en commun et incubateur de start-ups, équipé d’Internet à haut débit. Les entreprises paient un loyer pour y travailler mais bénéficient d’un soutien administratif et entrepreneurial gratuit.

Un cinquième pilier pourrait être ajouté à l’avenir pour former des réplicateurs qui transféreront ce modèle d’affaires à d’autres zones rurales confrontées aux mêmes problèmes.

C.     Quels sont les bénéfices sociaux de la WAB ?

La WAB est une entreprise sociale d’intérêt public. Plusieurs avantages sociaux peuvent être identifiés.

– Une entreprise coopérative

La WAB a un statut de société coopérative d’intérêt public. Elle est financée par des actionnaires publics et privés, ainsi que des subventions publiques. Ainsi, tant les collectivités locales (mairie, région, etc.) que les entreprises privées locales (Crédit Agricole, maison de retraite, etc.) font partie de la coopérative. Chaque actionnaire dispose d’une voix, ce qui permet aux décideurs locaux de s’impliquer dans leur volonté d’accompagner les populations présentes sur le territoire dans leur transition vers le numérique. De plus, grâce aux subventions publiques (10% des revenus de la WAB) à tous les niveaux – du conseil général à l’UE – la WAB est au-dessus de tout intérêt commercial, et échappe donc en théorie aux intérêts privés pour se consacrer à son rôle de développement social.

–  Le modèle économique

En termes économiques, les bénéfices générés par la location de l’espace de travail en commun et les formations aux entreprises financent les cours gratuits pour les personnes défavorisées. Ces bénéfices constituent les seules sources de revenus (90%) avec les subventions publiques (10%). L’équilibre entre l’impact social et la viabilité financière est très important pour le fondateur.

De plus, en ce qui concerne plus particulièrement l’alliance des employeurs, la WAB assume le « risque » de recrutement en employant la personne et en la sous-traitant ensuite à l’alliance des employeurs.

– Le public cible

La WAB s’est implantée dans une « zone prioritaire » selon le zonage français, ce qui signifie que le niveau local de revenus et le taux d’embauche sont inférieurs à la moyenne nationale. L’objectif pour le fondateur est que 50% des étudiants proviennent de zones prioritaires. Cela se reflète également dans l’absence de conditions préalables en termes de diplôme pour accéder aux cours.

Conclusion

Les premiers résultats de la WAB sont très encourageants, déjà 200 étudiants en 2 ans dont 50% ont poursuivi leurs études ailleurs et 50% ont été embauchés ; 200 PME les ont contactés pour obtenir du soutien ; 6,5 emplois ont été créés grâce à l’alliance des employeurs et 10 emplois à plein temps dans l’équipe de la WAB. La WAB n’est implantée qu’à Bergerac pour l’instant, mais constitue certainement un exemple inspirant qui pourrait être reproduit en montagne !

Pour plus d’information, voir le site web de la WAB : https://www.la-wab.fr/

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25 mai 2018

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