L’ISARA est une école d’ingénieurs en agriculture, agroalimentaire, environnement, située à Lyon en France.
Depuis le début des années 2000, l’ISARA est membre d’Euromontana et collabore sur différents projets avec d’autres membres du réseau. Nous avons discuté avec Audrey Vincent, enseignante chercheure, pour découvrir le « module montagne » proposé aux étudiants et en savoir plus sur les travaux de recherche et d’enseignement de l’ISARA sur les enjeux de montagnes.
Euromontana : Pourriez-vous nous présenter l’ISARA et son cours spécifique sur la montagne ?
Audrey : « L’ISARA compte environ 900 étudiants qui suivent une formation d’ingénieur ou de Master. Nos activités principales sont l’enseignement, la recherche et la consultance. Nous organisons depuis 5 ans un module dédié aux enjeux de la montagne. L’objectif du module montagne est de familiariser nos étudiants aux questions d’environnement, de développement rural et de valorisation des produits en s’appuyant sur le cas des territoires de montagne. Le module dure 2 semaines et est donné en anglais pour les étudiants-ingénieurs de 4ème année ou les étudiants internationaux, qui sont à l’ISARA dans le cadre de programme d’échange. Sa particularité est qu’il y a plusieurs intervenants extérieurs, notamment des professionnels, dont Euromontana et certains de ses membres. »
Quels sont les sujets abordés durant ce module montagne ?
« Le module montagne permet d’étudier les enjeux auxquels les montagnes font face aujourd’hui, de montrer comment les acteurs locaux peuvent y répondre et d’analyser comment les politiques publiques peuvent contribuer au développement des montagnes. Pour traiter ces questions, le cours se penche sur le rôle de l’agriculture, ses interactions avec d’autres activités comme le tourisme, et sur la valorisation des produits de montagne. »
Quelles sont les perspectives futures de ce cours ? Va-t-il continuer ou se développer dans les prochaines années ?
« Certainement, les questions de développement et les enjeux de la montagne sont une thématique qui a toujours fait partie de l’identité de l’école et qui le reste aujourd’hui puisque nous sommes situés en région Auvergne-Rhône-Alpes, la plus grande région de montagne d’Europe. Le module montagne a vocation à se poursuivre. D’ailleurs, à partir de l’année 2019, le module va aborder d’autres thématiques, il se déroulera sur 3 semaines et nous espérons que d’autres membres d’Euromontana souhaiteront venir partager leurs expériences et leur travail avec nos étudiants. »
L’ISARA travaille avec Euromontana depuis presque 20 ans, est-ce que faire partie d’un réseau pour les zones de montagne est toujours utile pour vous ?
« Bien évidemment. La volonté de l’ISARA de rejoindre Euromontana c’était de s’intégrer dans ce réseau européen pour faire du réseautage, pour être en lien avec d’autres organisations qui travaillent sur les enjeux de montagne. L’ISARA a toujours souhaité pouvoir partager des expériences et apprendre des témoignages d’autres membres. Encore aujourd’hui, être membre d’Euromontana c’est une volonté de nourrir nos activités d’enseignement, de recherche et de consultance parce qu’être impliqué dans un réseau avec des professionnels, nous permet d’être en phase avec les réalités de terrain dans nos activités. »
Avez-vous déjà utilisé le réseautage pour participer à des projets européens avec d’autres membres d’Euromontana ?
« Oui, il y a eu différents projets dans lesquels l’ISARA a été impliqué avec d’autres membres d’Euromontana ; notamment un projet pour le compte de l’Institut d’Études Prospectives Technologiques (IPTS) de la Commission européenne, en partenariat avec Euromontana et the University of Highlands and Islands, qui portait sur la question de la labélisation des produits de montagne. Le projet s’est terminé en 2012 mais Euromontana a continué à travailler sur la valorisation des produits de montagne et a lancé une Charte européenne pour les produits de montagne de qualité. »
Avez-vous des projets ou des thématiques sur lesquelles vous souhaitez vous pencher à l’avenir ?
« Pour l’avenir on souhaite continuer à s’investir sur les questions en lien avec la valorisation des produits de montagne, la gestion de l’espace et de l’environnement et le développement agricole sur les territoires de montagne. Nous sommes particulièrement intéressés par les questions de construction de filières locales permettant de créer de la valeur ajoutée, (value based supply chain en anglais), et de liens entre agriculture, environnement et développement local, par exemple sur les services écosystémiques rendus par les systèmes de production agricole de montagne. Ce qui nous intéresse c’est aussi de voir comment les politiques publiques peuvent accompagner ces territoires dans les transitions à venir. Nous serions d’ailleurs très contents de pouvoir collaborer avec d’autres membres d’Euromontana sur ces sujets, voire de monter un projet ensemble ».
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