Pendant l’édition 2019 de la Semaine Européenne des Régions et des Villes, la session « Villages Intelligents : surmonter l’écart entre les zones urbaines et rurales » organisée par la DG REGIO s’est montrée être une opportunité pour débattre des opportunités offertes par le concept pour développer des initiatives locales. Le concept par exemple peut apporter un réel soutien aux populations locales où les services publics sont … Il peut aussi permettre de faire le pont entre les connaissances locales et plus globales (comme le processus décisionnel de l’UE) et ainsi soutenir ls populations locales dans leur transition. Pour mentionner une troisième fonction, le concept devrait également faciliter la flexibilité des procédures de financement pour des expérimentations locales.
La mise en œuvre concrète de ces fonctions a été appliquée à quatre secteurs différents pendant l’atelier afin d’illustrer les bénéfices du concept : digitalisation, mobilité, énergie renouvelable et innovation sociale. A titre d’exemple, dans le coin thématique sur l’innovation sociale, dirigé par Bill Slee du projet Horizon 2020 SIMRA, la discussion s’est concentrée sur le rôle des bénévoles dans les zones rurales. En raison de la diminution du nombre d’emplois dans le secteur de l’agriculture et des métiers majoritairement ruraux, il n’y a que peu de personnes actives dans les villages pour animer la vie rurale et beaucoup d’initiatives voient le jour grâce à l’implication de jeunes retraités dont les actions redynamisent le village, à l’image de coopératives ou de plages horaires pour échanger des services entre voisions.
Quels sont toutefois les obstacles à surmonter pour faciliter la mise en œuvre du concept de Villages Intelligents dans les zones rurales ? Pour l’eurodéputé Franz Bogovic, dont les propos ont été soutenus par les DG AGRI et REGIO, la solution se trouve dans une meilleure intégration des politiques à différents niveaux (locaux, régionaux et nationaux), notamment à travers des outils tels que LEADER et les DLAL. Dans ce cas, les opportunités pour développer les Villages Intelligents devraient être clairement mises en avant pour permettre aux communautés locales de les reprendre. Marie-Noëlle Neuven de Ruralité-Environnement-Développement a présenté l’exemple de l’agenda rural récemment adopté en France comme un cadre possible pour une meilleure articulations entre ces différents niveaux.
Pour compléter le tableau, Marie Clotteau, Directrice d’Euromontana, a alerté sur le fait que ces stratégies ne devaient pas simplement bénéficier à ceux qui sont « déjà relativement intelligents », au risque d’agrandir l’écart cette fois entre différents espaces ruraux en Europe. Elle a également rappelé aux participants l’importance des outils digitaux dans la gestion et la création de services d’intérêt général et pour attirer les habitants. Toutefois, elle a également insisté sur le fait que ces mêmes outils sont inefficaces s’ils ne sont pas couplés à une vision commune dans les communautés rurales pour renforcer les réseaux, le capital social et l’émancipation.
Selon Euromontana, sur la base des travaux du projet SIMRA, l’innovation sociale et le capital social sont les éléments cruciaux sur lesquels porter une attention politique particulière puisqu’ils fournissent aux communautés locales l’énergie nécessaire à faire émerger des villages plus intelligents. Concrètement, les autorités de gestion au sein des régions pourraient encourager des experts à se déplacer au niveau local pour expliciter le fonctionnement des fonds et aider au développement d’une stratégie, ils pourraient développer la formation et ainsi améliorer le capital humain à l’échelle locale.
Pour plus d’information sur les Villages Intelligents, découvrez le portail Villages Intelligents du REDR.
24 octobre 2019